Un nom à retenir
« La complexité de l’œuvre est réfléchie dans sa forme hétéroclite et la fluidité de sa structure discursive. Les scènes se suivent et ne se ressemblent pas : mise en situations documentaires et dialogues improvisés, mise en scène brechtienne et dialogues scénarisés, “têtes parlantes”, entrevues en tête-à-tête et échanges charnels, voix in, voix off, images du quotidien, films d'archives et flashs poétiques... : le tout formant une riche tapisserie. D’ailleurs le film ne donne pas l’impression d’avoir été monté, il semble avoir été tissé !
« Le discours de Michka Saäl débouche sur une enquête sociale qui n'a rien de scientifique ou de didactique, mais qui donne la parole à d'autres immigrantes qui vivent, pour la plupart, en harmonie les unes avec les autres malgré leurs cultures divergentes...Les réflexions de la réalisatrice, à la fois intimes et philosophiques, sont d'une intelligence et d'une finesse remarquables.
« Au sein de l'aplasie dont semble souffrir notre institution d'État, on se réjouit de voir fleurir un film aussi beau et excitant que L'arbre qui dort... Cet essai n'est pas le fruit de la vieille garde (est-ce surprenant ?), mais celui d'une jeune cinéaste, néocanadienne par surcroît, qui, mine de rien, vient de renouveler notre cinéma en réalisant le meilleur docu-drame que l'ONF ait produit depuis longtemps. Michka Saäl est un nom à retenir. »
Johanne Larue, Séquences, No 158
Fort, intelligent et émouvant
« ...une œuvre chaleureuse qui se laisse écouter comme un conte des Mille et une nuits made in Québec. Il fait bon sentir le vent du désert et les parfums du Moyen-Orient caresser notre cinéma national et investir notre tradition documentaire d'une voix nouvelle.
« L’essentiel de ce film vient de tout ce qui n’est pas dit, expliqué ; ce qui passe entre les lignes, entre les plans, dans le visage de Nadine Ltaif qui éclaire le film de sa présence et dans l’art qu’a ici Michka Saäl (et sa directrice photo, Nathalie Moliavko-Visotzky) de choisir l’angle juste. C’est tout cela qui fait L'arbre qui dort... un film fort, intelligent et émouvant. »
Marie-Claude Loiselle, 24 Images, No. 60