Bio
Née en Tunisie, Michka Saäl arrive au Québec dans les années 80 où elle poursuit et aboutit ses études en cinéma. Elle s’installe à Montréal. Entre 1989 et 2017, elle a réalisé 13 films, fictions et documentaires. En juillet 2017, elle nous a quittés des suites d’une maladie. Elle a laissé deux films en cours de post-production, ainsi qu’un livre de récits inédits, La Lune des coiffeurs. Son livre, et ses deux derniers films vont sortir d’ici 2019.
Filmographie
Michka Saäl a scénarisé et réalisé 13 films pendant sa carrière de 30 ans, les deux derniers ayant été complétés après sa mort en 2017. Cliquez sur “En savoir plus” pour explorer son œuvre. Des liens vers les bandes annonces, des extraits ou le film même ; des critiques de journaux et revues, y compris plusieurs liens ; et ses secrets de tournage tirés d’entrevues ou d’articles, ainsi que ceux de plusieurs membres de ses équipes.
Les Aventuriers
« Un film sur les personnages qui tracent leur lien lumineux entre vie et création, entre éthique et esthétique, et ce qu'ils ont réussi de mieux, c'est leur vie. »
China Me
« Je reste consciente que mon regard, aussi averti soit-il par mes recherches, reste un point de vue occidental, personnel, parcellaire et partial, sur une réalité chinoise. Et j’en revendique la subjectivité. »
Le violon sur la toile
« Le cheminement d'Eleonora Turovsky correspond en partie au mien. Mon film parle en filigrane de l'exil et des racines. Eleonora est étrangère, juive, et c'est une artiste comme moi. Je lui ai consacré mon film, mais à travers elle c'est aussi de moi que je parle. »
New Memories
« Je pense qu’il y a là une histoire de vie et de mort, d’art et de survie, qui en vaut, littéralement, la peine. »
Prisonniers de Beckett
« Certains moments du film sont plus “documentaires” que d'autres. Finalement, c'est ce glissement perpétuel entre réalité et fiction qui me passionnait le plus. »
Tragédia
« Le ton du film est entre tragédie et comédie, quelque part dans un no-man’s land de circonstances extrêmes — où le temps semble arrêté, où tu peux raconter toute ta vie à un étranger, où les sentiments apparaissent comme la vérité. »
Loin d’où ?
« Le froid, la neige, l'hiver en noir et blanc, creusaient encore plus le manque de chaleur, des couleurs et des odeurs de la Tunisie. »
A Great Day in Paris
« Au-delà des histoires de discrimination, de racisme et d’exil, un film sur la façon dont les traditions de jazz se transmettent et s’étendent. Et si la vraie identité de ses musiciens était dans la musique elle-même ? »
Zéro tolérance
« L'actualité des abus, des harcèlements et des délits de faciès commis par certains policiers envers des minoritaires de tous bords ont réveillé en moi la conscience du droit à la différence.»
L’arbre qui dort rêve à ses racines
« Lorsqu'on transplante une arbre, on le déplace avec ses racines. Autrement il meurt. Il en va de même avec les immigrants. Leur passé et leur culture les accompagnent intimement. »
Spoon
« Je vois ce film comme un essai de réponse à des questions que je me pose toujours : La poésie efface-t-elle les barreaux, défie-t-elle le temps, justifie-t-elle la survie, en créant l’espace d’une liberté intérieure ? »
La position de l’escargot
« J’ai commencé à écrire ce film à partir d’une prémisse complètement fantasmée : qu’est-ce qui se passerait si, un jour, mon père que je ne connais pas sonnait à ma porte ? »
Nulle part, la mer
« Une image de femme courant dans la forêt couverte de sang et qui, après s’être imprimée dans mon esprit, ne voulait pas me lâcher. »
Livre
La Lune des coiffeurs
Avec Loin d’où ?, son premier court métrage en 1989, Michka Saäl a séduit le public québécois. Une voix douce et poétique se souvient d’une enfance en Afrique du Nord, piégée entre la chaleur du désert et les mystères de la mer, pendant que défilent les images de neige et de glace de son pays adoptif.
Trente ans après son premier film, comme si le temps avait été suspendu, cette voix revient dans son premier livre, La Lune des coiffeurs. La narratrice du film, sa fugue empêchée par la mer, réussit dans le livre à traverser la Méditerranée et à retrouver sa mère en France. Elle grandit, toujours en recherche d’une identité et de sa place au monde, bouleversée par sa « nouvelle » identité juive. Suivent une deuxième fugue en Israël, un retour en France et puis le Canada, pays de refuge où elle rêve à ses racines.
Tout comme son cinéma, le livre glisse entre le vrai et l’inventé, le présent et le passé. Il insiste sur l’importance de la mémoire et adopte l’art sous tous ses formes comme mode d’emploi. Pas étonnant, alors, que ce livre emprunte librement images, détails, souvenirs et histoires de la vie de Michka Saäl, ainsi que de ses films, documentaires et fictions. Une connaissance de son œuvre cinématographique et de sa vie peut donc ajouter un deuxième degré au livre, mais suscite finalement plus de questions que réponses. Ce qu’elle aurait aimé.
Retour
Michka Saäl : Mode d’emploi
Pendant et après la pandémie, Mark Foss a interrogé une douzaine de collaborateurs de MIchka sur leur expérience personnelle et professionnelle avec elle. Certains ont travaillé sur un seul film, d'autres ont eu une relation de longue date. Tous ont des histoires à raconter.
Chakchouka
Chakchouka est un plat préparé au Maghreb qui mélange de tomates, oignons, épices et des œufs. Dans l’argot arabe, surtout en Tunisie, le mot peut dire simplement ‘mélange’. Les pages chakchouka présentent un mélange d’idées très saälien.
Regard féministe sur le cinéma de Michka
Un article très intéressant dans cléo – une revue canadienne sur le cinéma et le féminisme (en anglais seulement). Couverture par Chloe Cushman.
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De jeunes cinéastes de Transylvanie à la rencontre des films de Michka
Venus du monde entier, de jeunes cinéastes réunis à Aristoteles Workshop en Roumanie en août 2018 regardent Leçon de cinéma, un court métrage sur le cinéma de Michka Saäl monté par Michel Giroux et Mark Foss. Ils ont également vu Prisonniers de Beckett et des extraits de Spoon en plein air. Merci à Thierry Garrel, un des producteurs de Prisonniers de Beckett, de partager les œuvres de Michka avec une nouvelle génération de cinéastes.
Michka et la question du temps
Dans ce court assemblage, tourné par des étudiants au DOC Cévennes à Lasalle, en France, en 2006, Michka réfléchit à l'un de ses sujets préférés : la représentation du temps dans Prisonniers de Beckett.